Ruralité terre nouvelle

Humeur à l’heure des choix

Quand règne la peur de la noyade, l’araignée ramasse sur elle ses pattes !

Depuis des années le Front National grignote du terrain à la faveur des crises que nous connaissons : choc pétrolier, Covid, Gilets jaunes, crise migratoire en Europe, crise agricole économique et existentielle, guerre en Ukraine et en Palestine, questions éthiques troublantes dans un monde bouleversé par les techniques. Le monde inquiète,  se fracture, sa sève spirituelle se dessèche et voici que dans cette brèche s’engouffre le Rassemblement National surfant sur les besoins des français ayant trait au portemonnaie, à la sécurité , à tout ce qui rassure et protège. « Nous d’abord » ! Sauvons-nous ! Mais on ne se sauve pas tout seul dans la Maison Commune, dans  un monde globalisé.

Alors se déploie un populisme grossier et flatteur autour des retraites, de la baisse de la TVA sur les carburants et l’énergie. A tout prix il faut redonner du pouvoir d’achat. Aucune prise en compte des impacts des mesures sur l’économie. C’est vrai que le Rassemblement national n’est pas très expert en économie ! Monsieur Bardella est sans doute intelligent  et bien lissé, mais on ne peut gouverner sans sagesse !

Quelle vision du monde anime ces personnes. Nous sommes loin des valeurs de respect de la dignité de toute personne, loin de l’esprit d’hospitalité.  Je pense au grand inspirateur de l’extrême droite , Charles Mauras, fondateur de l’ Action Française »,  xénophobe , nationaliste. Triste figure. L’extrême-droite est dans le droit fil de cet inspirateur auquel Marc Sangnier, auteur du Mouvement « le Sillon », s’est tant opposé dans un élan et une sagesse démocratiques.

Il me semble que notre pays comme toute l’Europe a besoin de puiser dans ses racines , celles non pas tant de la religion, que celles de l’Evangile où respirent une confiance en la vie, une espérance, un horizon, un respect des plus fragiles, un ouverture respectueuse et bienveillante à toute personne de quelle qu’obédience qu’elle soit. Dieu ne fait-il pas pleuvoir sur les justes et les injustes ! A chacun, à chaque groupement ou association de garder le cap de l’altérité, dans une société laïque, pour faire ensemble société par des négociations respectueuses où le meilleur de soi est mis au service du Bien Commun , de la Maison commune. Le chemin est parfois rude  mais il en vaut la peine !

La « peste brune » peut revenir. Le psychanalyste Maurice Bellet avait raison de proclamer ses sentences d’humanité par ce leitmotiv d’ouverture « Vous commencerez par le respect ».  Avant tout, demeure le respect ! N’est-ce pas l’âme de toute vie spirituelle !

Quand règne la peur de la noyade, l’araignée ramasse sur elle ses pattes ! Heureuses, ces quelques communes de Creuse pour relever la tête au- dessus  des peurs paralysantes!

Gilles

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